La larme facile
C’est tout moi en ce moment, j’ai les larmes aux yeux pour un rien. Que ce soit gai ou triste, je pars à pleurer pour un rien, mes émotions me submergent trop.
Tout d’abord ce fut mardi, quand j’ai emmené ma fille à l’école pour le carnaval avec son costume de princesse. Elle était heureuse, et moi je reprenais le chemin de l’école avec bonheur. Elle a passé une journée extraordinaire, elle a revu ses copines, sa maîtresse, c’était la fête. Mardi soir, en allant la chercher, je l’ai vue, assise dans le préau, elle avait l’air heureuse, puis j’ai vu son teint pâle et j’ai compris que c’était la dernière fois, qu’elle ne reviendrait pas à l’école avant très longtemps. En passant le portail de l’école et sur le chemin du retour je n’ai pas pu me retenir et j’ai pleuré.
Mercredi c’était l’hôpital, comme tous les mercredis…changement du pansement du cathéter, analyse de sang, attente des résultats, puis le verdict tombe, 400 neutros, c’est l’aplasie, les défenses immunitaires sont basses. J’avais raison, Laura ne retournera pas à l’école. Elle doit rester à la maison pour se prémunir de tout virus ou mauvais microbe, pas question de mettre le nez dehors, c’est trop dangereux.
Même si je m’attendais au résultat, j’ai pleuré, parce que cette maladie ne lui laisse aucun répit, même 3 petits jours d’école avant l’intensification c’était trop lui demander !! Foutue maladie !!!
Cette après-midi, Papi est passé aussi j’en ai profité pour aller faire des courses, et au détour d’une rue j’ai croisé une classe en sortie, les enfants riaient, ils avaient l’air heureux, et je me suis souvenue que ma fille aurait dû faire une sortie à la médiathèque avec sa classe demain, j’ai pleuré. Parce que ma fille ne fera pas cette sortie , mais aussi parce que ma fille ne peut pas vivre comme les autres enfants de son âge, au lieu de ça, elle passe ses mercredis à l’hôpital, fait des myélogrammes, des ponctions lombaires, prend parfois en une semaine plus de cachets que je n’en prend en une année, qu’elle n’a plus de cheveux, qu’elle vit dans un monde de « grands » en voyant plus souvent ses médecins et infirmières que des enfants de son âge.
Et ce soir, en passant sur le blog de Sarah, je lis la bonne nouvelle, elle a fini son intensification n°2, ça y est, elle est en bas de la page du protocole, dans la petite case tout en bas, si petite mais que l’on regarde avec envie à chaque fois que l’on parcourt ce protocole de guérison, celle ou il y a écrit ENTRETIEN, la dernière. Très bientôt on lui enlèvera son cathéter et elle va pourvoir reprendre une vie normale, la vie d’une enfant de 10 ans. Là encore, j’ai pleuré, mais de joie cette fois-ci car j’ai pensé au soulagement de sa famille, à cette vie nouvelle qui commence, j’ai repensé à mes discussions avec sa maman à Trousseau, ce moment lui semblait être si loin, et ça y est, il est arrivé, c’est formidable.
Bravo Sarah, tu as été forte et courageuse, je suis si contente pour toi.
A suivre…