Quand la maladie se rappelle à vous…
Depuis plusieurs mois Laura va bien, notre vie a repris un cours normal, les prises régulières de chimio sont naturelles, la maladie s’est faite discrète, la vie est belle… et puis d’un coup il se produit un fait qui vous renvoie en arrière, en une fraction de seconde on ressent ses sentiments oubliés, une cassure se fait et vous vous retrouvez à nouveau dans cet autre monde que vous pensiez avoir quitté. C’est ce qui s’est produit mercredi quand les résultats de la num mensuelle sont tombés : PNN = 504.
C’est mon mari qui a reçu les résultats du laboratoire, il m’a immédiatement appelée, j’allais chercher mon fils chez un ami et lorsque j’ai entendu ce résultat et la phrase « elle est à la limite de l’aplasie », j’avoue qu’une énorme angoisse est montée, la même que j’avais eu pendant de si nombreux mois et qui avait disparu. On me parlait mais je n’entendais rien, je n’arrivais pas à porter de l’intérêt à ce qu’on me disait, j’étais repartie dans mon monde, celui de la maladie, celui où l’on trouve toutes les choses de la vie tellement futiles, où seuls les taux de plaquettes, d’hémoglobine, de globules blancs…ont un sens. Un coup de fil au médecin m’a rassurée, tous les autres taux sont bons, il faut peut-être baisser la dose journalière de chimio, alors on fait une pause et on contrôle à nouveau la semaine prochaine.
Même si Laura est à l’école, même si elle pourra fêter son anniversaire avec ses amies samedi, même si nous menons une vie normale comme me l’a demandé le médecin, tout m’est revenu en tête, les angoisses sont là, cette impression d’étouffer, le mal de ventre, cette boule dans la gorge …on nous avait prévenu que cela pouvait arriver mais à 4 mois de la fin de l’entretien, je pensais être passée au travers.
Maintenant il faut attendre mercredi où j’espère la num sera parfaite et la semaine suivante au ski nous fera oublier cette péripétie.
A suivre…